Algorithmes de l’EPLA

Dernière mise à jour : 14 mars 2018

Table des matières:

  • 1. Signes vitaux chez les enfants
  • 2. Résumé des étapes de la réanimation cardio-pulmonaire
  • 3. Algorithme du choc septique pédiatrique
  • 4. Médicaments utilisés dans le PALS
  • 5. Médicaments utilisés dans le PALS (suite)
  • 6. Algorithme d’arrêt cardiaque pédiatrique
  • 7. Détails et doses de l’algorithme d’arrêt cardiaque pédiatrique
  • 8. Algorithme d’approche systématique du PALS
  • 9. Algorithme de bradycardie pédiatrique avec un pouls et une mauvaise perfusion
  • 10. Tachycardie pédiatrique avec un pouls et une mauvaise perfusion Algorithme
  • 11. Soins post-réanimation PALS

#1 : Signes vitaux chez les enfants

La fréquence cardiaque (par minute) est définie en fonction de l’âge et si l’enfant est éveillé ou endormi.

  • Nouveaux-nés jusqu’à 3 mois, la fréquence cardiaque est de 85-205 en état d’éveil et de 80-160 en état de sommeil.
  • À l’âge de 3 mois à 2 ans, le rythme cardiaque change et devient 100-190 en étant éveillé et 75-160 en dormant.
  • Le rythme cardiaque commence à baisser entre 2 et 10 ans, et devient 60-140 en étant éveillé et 60-90 en dormant.
  • Plus loin dans la chute, les enfants de 10 ans et plus deviennent 60-100 en étant éveillés et 50-90 en dormant.

La fréquence respiratoire (respiration par minute) a une progression similaire.

  • Nourrisson, 30-60.
  • Petit enfant, 24-40.
  • Enfant d’âge préscolaire, 22-34.
  • Enfant d’âge scolaire, 18-30.
  • Adolescent, 12-16.

L’hypotension chez les enfants est déterminée par l’âge et la pression artérielle systolique (PA), mesurée en mmHg.

*Par exemple, vous utilisez le calcul suivant pour déterminer l’hypotension par la pression artérielle systolique pour un enfant de 7 ans :

70 mmHg + (7 ans d’âge x 2)

70 mmHg + (14)

=84 mmHg

Donc, un enfant de 7 ans est hypotendu lorsque la pression artérielle systolique est inférieure à 84 mmHg.

Modifications de l’échelle de coma de Glasgow pour les nourrissons et les enfantsOuverture des yeux :

  • Pour l’ouverture spontanée des yeux, le score est de 4 chez les enfants et les nourrissons.
  • Si l’ouverture des yeux implique la parole, le score est de 3 chez les deux.
  • Si l’ouverture des yeux se fait avec douleur, le score est de 2 chez les deux.
  • S’il n’y a pas d’ouverture des yeux, le score est de 1 dans les deux.

Modèle de notation pour la réponse verbale :

  • Le score est de 5 si la réponse verbale est orientée et appropriée chez les enfants ; et est de 5 avec les roucoulements et les babillages chez les nourrissons.
  • Le score devient 4 pour la confusion chez les enfants et les caries irritables chez les nourrissons.
  • Le score est de 3 si les enfants répondent avec des mots inappropriés et les nourrissons pleurent en réponse à la douleur.
  • L’émission de sons incompréhensibles par les enfants et les gémissements en réponse à la douleur par les nourrissons abaissent le score à 2.
  • S’il n’y a pas de réponse verbale, le score devient 1 dans les deux cas.

Schéma de cotation pour la réponse motrice :

  • Le score est de 6 chez les enfants qui obéissent aux ordres et chez les nourrissons qui montrent des mouvements volontaires et spontanés.
  • Le score est de 5 chez les enfants qui vocalisent en raison de stimuli douloureux et chez les nourrissons qui se retirent au toucher.
  • Le score est de 4 chez les enfants et les nourrissons qui se retirent en raison de la douleur.
  • Le score est de 3 chez les enfants dont la flexion est en réponse à la douleur et chez les nourrissons qui montrent une posture de flexion anormale en raison de la douleur.
  • Le score est de 2 chez les enfants dont l’extension est en réponse à la douleur et chez les nourrissons présentant une posture anormale d’extension due à la douleur.
  • Le score est de 1 dans les deux cas d’absence de toute réponse motrice.

#2 : Résumé des étapes de la réanimation cardio-pulmonaire (RCP) pour les adultes, les enfants et les nourrissons

Cet algorithme souligne les différences entre les étapes de la RCP chez les adultes, les enfants et les nourrissons.

  • La reconnaissance de l’absence de réaction chez les adultes implique l’absence de respiration normale, de toute respiration ou de halètement. La reconnaissance pour les enfants et les nourrissons est le halètement ou l’absence de respiration.
  • Dans tous les groupes d’âge, si aucun pouls n’est ressenti dans les 10 premières secondes, la séquence de réanimation cardio-pulmonaire doit être initiée-compressions de la poitrine, dégagement des voies respiratoires et respiration (C-A-B).
  • Le taux de compression doit être d’au moins 100/min pour les enfants et les adultes.
  • Pour les adultes, la profondeur de la compression doit être d’au moins 2 pouces (5 cm) ; pour les enfants, elle doit être de 1/2 du diamètre antérieur-postérieur du thorax ou d’environ 2 pouces ; pour les nourrissons, elle est d’au moins 1/3 du diamètre antérieur-postérieur du thorax ou d’environ 1 pouce et 1/2 (4 cm).
  • Dans tous les groupes d’âge, il faut laisser le thorax reculer complètement entre les compressions.
  • Les compresseurs peuvent être tournés à intervalles de 2 minutes. Les interruptions entre les compressions doivent être minimisées autant que possible et doivent être limitées à moins de 10 secondes.
  • Les voies respiratoires peuvent être assurées par une méthode tête-inclinaison-menton-levée tandis qu’en cas de suspicion de traumatisme, la méthode mâchoire-poussée doit être utilisée. Jusqu’à la mise en place des voies aériennes avancées, le rapport compression/ventilation doit être maintenu à 30:2 (avec 1 ou 2 sauveteurs en action) pour les adultes ; pour les enfants et les nourrissons, le rapport doit être de 30:2 (un seul sauveteur en action) tandis que 15:2 (2 sauveteurs en action).
  • Pour tous les groupes d’âge, avec les voies aériennes avancées en place, 8 à 10 respirations/min doivent être fournies, soit 1 respiration toutes les 6 à 8 secondes. La respiration doit être asynchrone avec les compressions thoraciques, environ 1 seconde par respiration avec une élévation visible de la poitrine.
  • Dès qu’ils sont disponibles, les fils du DEA doivent être fixés et mis en service. Avant et après le choc, les interruptions entre les compressions thoraciques doivent être réduites au minimum. Immédiatement après chaque choc, la RCP doit être reprise avec des compressions thoraciques.

#3 : Algorithme du choc septique pédiatrique

Cet algorithme décrit les étapes requises pour les soins des enfants présentant un choc septique.

Évaluer l’enfant et reconnaître tout changement dans l’état mental ou la perfusion, le flux sanguin dans le système circulatoire. L’enfant doit bénéficier d’une ventilation et d’une oxygénation adéquates tout en établissant un accès vasculaire. La réanimation doit être immédiatement initiée selon les directives du PALS.

Le calcium ionisé, le lactate, le glucose, les gaz du sang artériel (ABG) ou les gaz du sang veineux (VBG), l’hémogramme complet (CBC) et les cultures peuvent également être envisagés.

Dans la première heure du choc septique, des bolus isotoniques cristalloïdes répétés sont administrés à 20 ml/kg à l’enfant. En l’absence de détresse respiratoire, de râles (petits bruits de cliquetis, de bulles ou de cliquetis dans les poumons) ou d’hépatomégalie (augmentation du volume du foie) ; 4 bolus ou plus peuvent être administrés.

L’hypocalcémie et l’hypoglycémie doivent être corrigées.

La première dose d’antibiotiques doit être administrée STAT.

On peut envisager de prescrire de l’hydrocortisone à dose d’effort et une perfusion de vasopresseurs STAT. Si l’on prévoit une perfusion vasoactive, il faut établir un deuxième site vasculaire.

Après la première heure, si l’enfant montre une réponse à l’administration de liquide (c.-à-d. hémodynamique ou perfusion normalisée) ; la surveillance en USI peut être envisagée. Cependant, si l’enfant ne réagit pas à l’administration de liquide, un traitement par des médicaments vasoactifs doit être initié et titré pour corriger une mauvaise perfusion ou une hypotension. La considération d’un accès veineux central et artériel est justifiée.

Si l’enfant est normotendu, ayant une TA normale, alors le traitement peut commencer par la dopamine ; la norépinéphrine peut être envisagée si l’enfant est hypotendu avec un choc vasodilaté (chaud) ; la norépinéphrine peut être remplacée par l’épinéphrine si l’enfant est hypotendu avec un choc vasoconstricteur (froid).

Après un traitement médicamenteux vasoactif, une oxymétrie veineuse doit être effectuée pour vérifier la saturation en oxygène du sang veineux central (ScvO2). Généralement, pour un choc chaud, si la ScvO2 ≥ 70 % avec une TA basse, des bolus supplémentaires de norépinéphrine doivent être administrés avec ou sans vasopressine. Généralement, pour un choc froid, si la ScvO2 < 70% avec une mauvaise perfusion et une faible TA, une transfusion sanguine peut être administrée (généralement non indiquée lorsque la concentration d’hémoglobine (hgb) est supérieure à 10 g/dL) tout en optimisant la saturation artérielle en oxygène. Des bolus supplémentaires de liquide peuvent être envisagés, soit la dobutamine associée à la norépinéphrine, soit l’épinéphrine seule.

Une insuffisance surrénale est suspectée si l’enfant présente un choc réfractaire aux liquides. Dans ces conditions, il faut effectuer un dosage du cortisol de base et une stimulation par l’hormone adrénocorticotrope (ACTH). Des tests peuvent être effectués en cas de doute sur les besoins en stéroïdes. L’hydrocortisone (environ 2 mg/kg en bolus jusqu’à un maximum de 100 mg) peut être administrée lorsqu’une insuffisance surrénale est suspectée.

#4 : Médicaments utilisés dans les PALS

Cet algorithme présente les doses et les indications des différents médicaments utilisés dans le traitement des enfants.

Adénosine : est généralement indiquée pour la tachycardie supraventriculaire (TSV). Une première poussée rapide de 0,1 mg/kg IV/IO avec un maximum de 6 mg doit être administrée. Elle doit être suivie d’une deuxième injection rapide de 0,2 mg/kg IV/IO jusqu’à un maximum de 12 mg.

Albumine : est indiquée en cas de traumatisme, de choc et de brûlures. Une perfusion rapide de 0,5 à 1,0 g/kg IV/IO (10 à 20 ml/kg de solution à 5%) doit être administrée.

Albutérol : est indiqué dans les états d’hypokaliémie, d’asthme et d’anaphylaxie (bronchospasme). Il peut être pris sous différentes formes. Lors de l’utilisation d’un MDI (metered-dose inhaler), prendre 4 à 8 bouffées par inhalation ou selon les besoins pendant 20 minutes avec un spacer, en cas d’intubation endotrachéale. Lors de l’utilisation d’un nébuliseur pour un enfant pesant moins de 20 kg, 2,5 mg/dose et pour un enfant pesant plus de 20 kg, 5,0 mg/dose ou utiliser au besoin pendant 20 minutes. En cas d’utilisation d’un nébuliseur continu, par inhalation, 0,5 mg/kg par heure jusqu’à un maximum de 20 mg par heure.

Amiodarone : est utilisée dans la tachycardie ventriculaire (TV) avec pulsations ou la TSV. Elle doit être prise sur une période de 20 à 60 minutes à une charge de 5 mg/kg IV/IO jusqu’à un maximum de 300 mg. Le médicament peut être répété une fois par jour à raison d’un maximum de 15 mg/kg ou 2,2 g chez les adolescents. L’amiodarone est également utilisée dans les cas d’arrêt sans pouls (c’est-à-dire tachycardie ventriculaire (TV)/fibrillation ventriculaire (FV) sans pouls). Il doit être administré en bolus de 5 mg/kg IV/IO jusqu’à un maximum de 300 mg avec le même type de dose de répétition que celle mentionnée précédemment.

Sulfate d’atropine : est indiqué pour la bradycardie symptomatique. Il doit être pris à 0,02 mg/kg IV/IO avec une dose minimale de 0,1 mg tandis que les doses maximales sont de 0,5 mg et 1,0 mg pour les enfants et les adolescents respectivement tandis que la dose maximale de répétition doit être de 1 mg et 3 mg pour les enfants et les adolescents. Par voie endotrachéale (ET), la dose administrée doit être de 0,04-0,06 mg. Le sulfate d’atropine est également utilisé en cas de surdosage médicamenteux ou d’absorption de toxines (c’est-à-dire organophosphate, carbamate, etc.). Chez un enfant de moins de 12 ans, il doit être initialement administré à raison de 0,02-0,05 mg/kg IV/IO puis IV/IO répété pendant 20-30 minutes jusqu’à la réversion des symptômes muscariniques. Chez un enfant de plus de 12 ans, le médicament doit être administré initialement à 2 mg puis à 1-2 mg IV/IO pendant 20-30 minutes jusqu’à la réversion des symptômes muscariniques.

Chlorure de calcium 10% : est indiqué en cas d’hyperkaliémie, d’hypocalcémie, de surdosage en inhibiteur calcique et d’hypermagnésémie. Pendant l’arrêt, la dose doit être administrée en poussée lente à 20 mg/kg (0,2 mL/kg) IV/IO, puis répétée si nécessaire.

Dexaméthasone : est utilisée pendant le croup à 0,6 mg/kg PO/IM/IV jusqu’à une dose maximale de 16 mg.

Dextrose (glucose) : est utilisé dans le traitement de l’hypoglycémie et administré à 0.5-1,0 g/kg IV/IO.

Diphenhydramine : est indiqué dans le traitement du choc anaphylactique et administré à une dose de 1-2 mg/kg IV/IO/IM sur une période de 4-6 heures jusqu’à une dose maximale de 50 mg.

Dobutamine : est indiqué dans le choc cardiogénique et l’insuffisance cardiaque congestive. Elle est utilisée en perfusion de 2 à 20 mcg/kg par minute IV/IO et titrée pour obtenir l’effet désiré.

Dopamine : est utilisée en cas de choc cardiogénique et de choc distributif. Elle est utilisée en perfusion de 2-20 mcg/kg par minute IV/IO et titrée pour obtenir l’effet désiré.

Epinephrine : est indiquée dans de multiples conditions :

  • Elle est utilisée pour le traitement de l’arrêt sans pouls et de la bradycardie symptomatique. Ici, 0,01 mg/kg (0,1 mL/kg à partir d’une concentration standard de 1:10000) IV/IO pendant une période de 3 à 5 minutes jusqu’à une dose unique maximale de 1 mg ; en cas d’intubation, 0,1 mg/kg (0,1 mL/kg à partir d’une concentration standard de 1:1000) pendant une période de 3 à 5 minutes.
  • Lors du traitement du choc hypotensif, elle est administrée en perfusion de 0.1 mcg/kg par minute IV/IO tout en envisageant une dose plus élevée si nécessaire.
  • Elle est administrée dans l’asthme par voie sous-cutanée à 0,01 mg/kg (0,01 mL/kg à partir de la concentration mère 1:1000) pendant 15 minutes avec une dose maximale de 0,3 mg.
  • Pour traiter le croup, elle est utilisée en inhalation à 0,25-0,50 mg de solution racémique à 2,25% mélangée à du sérum physiologique. On mélange 3 mL d’adrénaline dans 3 mL de solution saline normale pour obtenir une solution racémique d’adrénaline de 0,25 mL et on l’utilise par inhalation.
  • Pour le traitement de l’anaphylaxie chez les enfants pesant moins de 30 kg, on utilise 0,3 mg par autoinjecteur IM et pour les enfants pesant entre 10 et 30 kg, on utilise 0,15 mg par autoinjecteur IM junior. Il est utilisé à 0,01 mg/kg (0,01 ml/kg à partir d’une concentration standard de 1:1000) IV/IO pendant 15 minutes ou selon les besoins avec une dose unique maximale de 0,3 mg.
  • Si l’enfant est hypotendu alors 0,01 mg/kg est utilisé (0,1 ml/kg à partir d’une concentration standard de 1:10000) IV/IO pendant 3 à 5 minutes avec une dose maximale de 1 mg. Si l’hypotension persiste malgré l’utilisation de l’injection IM et du liquide est alors utilisé en perfusion de 0,1-1,0 mcg/kg par minute IV/IO.

#5 : Médicaments utilisés dans l’EPLA (suite)

Cet algorithme présente les doses et les indications des différents médicaments utilisés dans le traitement des enfants.

Etomidate : est indiqué dans le traitement des microtraumatismes répétés (RSI). Il est utilisé en perfusion de 0,2-0,4 mg/kg IV/IO sur une période de 30-60 secondes avec une dose maximale de 20 mg. Cette dose est suffisante pour produire un effet sédatif durant 10-15 minutes.

Hydrocortisone : est indiquée dans l’insuffisance surrénale et est utilisée en bolus de 2 mg/kg IV avec une dose maximale de 100 mg.

Bromure d’ipratropium : est indiqué dans le traitement de l’asthme à la dose de 250-500 mcg par inhalation pendant 20 minutes ou selon les besoins jusqu’à 3 doses.

Lidocaïne : est indiquée dans la FV/TV sans pouls et dans la tachycardie à complexe large à un bolus de 1 mg/kg IV/IO. Le maintien doit être une perfusion de 20-50 mcg/kg IV/IO par minute ; la dose du bolus peut être répétée si la perfusion est commencée plus de 15 minutes après le bolus initial. En cas d’intubation, la dose doit être de 3-5 mg/kg ET.

Sulfate de magnésium : est indiqué dans l’asthme (état asthmatique réfractaire), l’hypomagnésémie et les torsades de pointes. Pour traiter une TV sans pouls, une dose bolus de 25-50 mg/kg IV/IO jusqu’à une dose maximale de 2 g peut être administrée ; le traitement doit être effectué sur 10-20 minutes pour les TV avec pouls ; et pour traiter l’asthme, il doit être effectué avec une perfusion lente sur 15-30 minutes.

Méthylprednisolone : est indiqué dans l’asthme (état asthmatique) et le choc anaphylactique. La dose doit être de 2 mg/kg IV/IO/IM jusqu’à un maximum de 60 mg alors que l’acétate de méthylprednisolone ne doit être administré que par voie IM ; le maintien est à 0,5 mg/kg IV/IO pendant une durée de 6 heures jusqu’à un maximum de 120 mg.

Milrinone : est indiquée lors d’une augmentation de la RVS/PVR et d’une dysfonction myocardique. La dose de charge doit être de 50 mcg/kg IV/IO sur 10 à 60 minutes, qui peut être suivie d’une perfusion de 0,25 à 0,75 mcg/kg par minute IV/IO.

Naloxone : est utilisée dans l’inversion du narcotique (opiacé). Pour une inversion totale (c’est-à-dire secondaire à une surdose de toxicité narcotique), une dose bolus sous-cutanée de 0,1 mg/kg IV/IO/IM est administrée pendant 2 minutes jusqu’à un maximum de 2 mg. Si une inversion totale n’est pas nécessaire (c’est-à-dire une dépression respiratoire induite par un narcotique thérapeutique), une dose sous-cutanée de 1-5 mcg/kg IV/IO/IM est administrée et titrée jusqu’à l’effet désiré. Afin de maintenir l’inversion, une perfusion de 0,002-0,16 mg/kg par heure IV/IO est utilisée.

Nitroglycérine : est indiquée dans le choc cardiogénique et l’insuffisance cardiaque congestive. Le médicament est administré en perfusion initialement à 0,25-0,5 mcg/kg par minute IV/IO et selon la tolérance titrée de 1 mcg/kg par minute pendant une période de 15-20 minutes. La dose habituelle est de 1 à 5 mcg/kg par minute avec une dose maximale de 10 mcg/kg par minute. La dose doit commencer à 5-10 mcg par minute chez les adolescents avec une dose maximale de 200 mcg par minute.

Nitroprussiate : est indiqué dans l’hypertension sévère et le choc cardiogénique (associé à une RVS élevée). La dose initiale doit être administrée à 0,3-1,0 mcg/kg par minute et augmentée au besoin jusqu’à 8 mcg/kg par minute.

Norépinéphrine : est indiquée en cas de choc hypotensif (c’est-à-dire, réfractaire aux fluides et RVS faible) et utilisée en perfusion de 0,1 à 2 mcg/kg par minute, titrée jusqu’à l’effet désiré.

Procaïnamide : est indiqué en cas de TV (avec pulsations), TVS et flutter auriculaire ; et administré à une dose de 15 mg/kg IV/IO sur 30 à 60 minutes. Cependant, il ne doit pas être systématiquement utilisé en association avec l’amiodarone.

Prostaglandine E1 (PGE1) : est utilisée dans toutes les formes de cardiopathie congénitale ductale-dépendante et administrée initialement en perfusion de 0,05-0,1 mcg/kg par minute puis suivie de 0,01-0,05 mcg/kg par minute IV/IO.

Bicarbonate de sodium : est indiqué dans l’hyperkaliémie et l’acidose métabolique sévère. Il est administré en bolus lent de 1 mEq/kg IV/IO ; en cas de surdosage d’un bloqueur des canaux sodiques (par exemple, antidépresseur tricyclique), on utilise une dose bolus de 1 à 2 mEq/kg IV/IO jusqu’à ce que le pH sérique soit supérieur à 7,45 (pour les cas d’intoxication sévère, il doit être compris entre 7,5 et 7,55). Cette mesure est suivie d’une perfusion de 150 mEq IV/IO de solution de NaHCO3/L et titrée pour maintenir l’alcalose.

Terbutaline : est indiquée dans l’hyperkaliémie et l’asthme (état asthmatique). Une dose de perfusion de 0,1 à 10 mcg/kg par minute IV/IO tout en envisageant un bolus de 10 mcg/kg IV/IO sur 5 minutes. Jusqu’à la mise en place de la perfusion IV/IO, une dose sous-cutanée de 10 mcg/kg pendant 10 à 15 minutes avec une dose maximale de 0,4 mg.

Vasopressine : est indiquée dans l’arrêt cardiaque et l’hypotension résistante aux catécholamines. Dans l’arrêt cardiaque, on utilise une dose bolus de 0,4-1,0 unité/kg jusqu’à un maximum de 40 unités ; dans l’hypotension résistante aux catécholamines, on administre une perfusion continue de 0,0002-0,002 unité/kg par minute (0,2-2,0 milliunités/kg par minute).

#6 : Algorithme d’arrêt cardiaque pédiatrique

L’algorithme d’arrêt cardiaque pédiatrique décrit les étapes de soins et de prise en charge des nourrissons en arrêt cardiaque.

Lorsqu’on trouve un enfant en arrêt cardiaque, il faut crier à l’aide et activer immédiatement l’équipe d’intervention d’urgence. Pendant ce temps, il faut commencer la réanimation cardio-pulmonaire, fixer les fils du DEA et fournir de l’oxygène. Si le rythme est celui d’une fibrillation ventriculaire (FV)/tachycardie ventriculaire (TV), il faut administrer un choc suivi d’une RCP pendant 2 minutes et d’un accès IO/IV. À ce stade, un deuxième choc peut être administré, suivi d’une autre série de RCP pendant 2 minutes et de l’administration d’épinéphrine toutes les 3 à 5 minutes. La mise en place de voies aériennes avancées peut également être envisagée. Là encore, si le rythme est choquable, un autre choc peut être administré suivi d’une RCP pendant 2 min ainsi que de l’administration d’amiodarone.

En revanche, si le rythme est une asystole ou une activité électrique sans pouls (PEA), aucun choc ne doit être administré. Au lieu de cela, la RCP doit être administrée pendant 2 minutes ainsi que la fourniture d’IO/IV. De l’épinéphrine peut être administrée toutes les 3 à 5 minutes et une ventilation avancée peut être envisagée. Si, après cette étape, le rythme devient choquable, un choc est administré, suivi d’une RCP. Si le même rythme persiste, poursuivre la RCP pendant 2 min.

L’évaluation doit être faite en fonction du rythme détecté. Si le DEA indique un rythme organisé, le pouls doit être vérifié. Si le pouls est présent, les soins post arrêt cardiaque doivent être prodigués.

#7 : Détails et doses de l’algorithme de l’arrêt cardiaque pédiatrique

Qualité de la RCP : la poussée doit être au moins égale à la moitié du diamètre antéro-postérieur du thorax pour permettre un recul complet du thorax. Les interruptions entre les compressions doivent être minimisées autant que possible, tout en évitant une ventilation excessive. Dans un intervalle de 2 minutes, le compresseur peut être tourné. En l’absence de toute voie aérienne, le rapport compression-ventilation est de 15:2, tandis qu’en présence d’une voie aérienne avancée, il convient de maintenir des compressions thoraciques continues et 8 à 10 respirations par minute.

Défibrillation (cardioversion non synchronisée-choc à haute énergie) : le premier choc est de 2 J/kg suivi de 4 J/kg (deuxième choc). Les chocs suivants doivent être supérieurs à 4 J/kg mais pas supérieurs à 10 J/kg.

Traitement médicamenteux : épinéphrine posologie IO/IV : 0,01 mg/kg (0,1 mL/kg de concentration 1:10000) peut être administré ; répété après chaque 3-5 minutes. La dose ET peut être administrée (0,1 mg/kg) si l’accès IO/IV n’est pas disponible et que le tube endotrachéal est en place.

Dosage IO/IV d’amiodarone : pendant l’arrêt cardiaque, un bolus de 5 mg/kg est administré, qui peut être répété pour une TV sans pouls ou une TV réfractaire jusqu’à 2 fois.

Prévisions de voies aériennes avancées : une voie aérienne avancée supraglottique ou une voie aérienne endotrachéale peut être justifiée. Une capnométrie ou une capnographie en forme d’onde peuvent être utilisées pour confirmer et surveiller la mise en place de la sonde endotrachéale. Une respiration toutes les 6 à 8 secondes doit être effectuée une fois que la voie aérienne avancée est en place (c’est-à-dire 8 à 10 respirations par minute).

Provisions du ROSC (retour de la circulation spontanée) : le pouls et la pression artérielle sont présents. La surveillance intra-artérielle montre la présence d’ondes de pression artérielles spontanées.

Les causes réversibles comprennent : l’acidose (ion hydrogène), l’hypoxie, l’hypovolémie, l’hypothermie, l’hypo/hyperkaliémie, l’hypoglycémie, les toxines, la tamponnade cardiaque, la tension du pneumothorax, la thrombose coronaire et la thrombose pulmonaire.

#8 : Algorithme d’approche systématique PALS

L’algorithme d’approche systématique PALS décrit les étapes nécessaires à la prise en charge d’un enfant gravement blessé ou malade.

L’évaluation initiale comprend la couleur, la respiration et la conscience. Si l’enfant ne réagit pas, qu’il ne fait que haleter et qu’il ne respire pas, le soignant doit immédiatement crier à l’aide et activer l’intervention d’urgence. S’il y a un pouls, il faut ouvrir les voies respiratoires et fournir à l’enfant l’oxygène et la ventilation nécessaires. Si le pouls est <60/min, et que le patient présente des signes de mauvaise perfusion malgré une oxygénation et une ventilation adéquates, la RCP doit être immédiatement initiée.

De même, en l’absence de pouls, la RCP (C-A-B) doit être initiée, suivie de l’algorithme de l’arrêt cardiaque pédiatrique. Après le ROSC, la séquence évaluer-identifier-intervenir doit être initiée-la phase d’évaluation comprend les évaluations primaires et secondaires et les tests diagnostiques. Si l’enfant montre des signes de respiration pendant l’évaluation initiale, la séquence évaluation-identification-intervention doit être lancée. Si un arrêt cardiaque est identifié à tout moment au cours de ce processus, alors la RCP doit être commencée.

#9 : Algorithme de bradycardie pédiatrique avec un pouls et une mauvaise perfusion

Cet algorithme décrit l’évaluation et les soins de la bradycardie chez les enfants avec la présence d’un pouls et une mauvaise perfusion.

Dans de tels cas, la première étape doit être l’identification de la cause sous-jacente et son traitement ultérieur. Il faut maintenir des voies respiratoires perméables et fournir une assistance respiratoire ou de l’oxygène si nécessaire. Le rythme cardiaque doit être identifié et la pression artérielle et l’oxymétrie surveillées. S’il est disponible, il faut procéder à un ECG à 12 dérivations sans retarder le traitement. Un accès IV/IO est nécessaire.

Si l’enfant n’est plus dans un état de compromis cardio-pulmonaire (comme indiqué par des symptômes de choc, d’hypotension ou d’altération aiguë de l’état mental), alors l’enfant peut être placé sous observation de soutien et recevoir de l’oxygène en attendant de consulter un prestataire de soins de santé expert.

Toutefois, si le compromis cardio-pulmonaire se poursuit avec une fréquence cardiaque supérieure à 60/min, malgré une ventilation et une oxygénation adéquates, alors la RCP doit être administrée. Même après la RCP, si la bradycardie persiste, on peut administrer de l’épinéphrine ou de l’atropine (pour un bloc AV primaire ou une augmentation du tonus vagal).

L’idée de base devrait être de traiter la cause sous-jacente tout en envisageant une stimulation transveineuse/transthoracique. Si la bradycardie ne persiste pas, alors le patient doit être mis en observation et soutenu par l’ABC en attendant de consulter un professionnel de santé expert.

L’algorithme d’arrêt cardiaque peut être suivi si un arrêt sans pouls se développe.

Détails de la posologie :

Dosage IV/IO de l’atropine : On peut administrer 0,02 mg/kg, ce qui peut être répété une fois de plus. La dose minimale est de 0,1 mg tandis que la dose maximale est de 0,5 mg.

Dosage d’épinéphrine IO/IV : 0,01 mg/kg (0,1 mL/kg d’une concentration de 1:10000) peut être administré ; répété après chaque 3-5 minutes. La dose ET peut être administrée (0,1 mg/kg) si l’accès IV/IO n’est pas disponible et que le tube endotrachéal est en place.

#10 : Algorithme de tachycardie pédiatrique avec un pouls et une mauvaise perfusion

L’approche de l’évaluation et des soins pour les enfants tachycardiques avec un pouls mais une mauvaise perfusion est la suivante.

La première étape est l’identification de la cause sous-jacente et son traitement ultérieur. Rapidement, une voie aérienne perméable doit être maintenue avec une respiration assistée ou avec de l’oxygène.

Le rythme cardiaque doit être identifié en même temps que la surveillance de la pression artérielle et de l’oxymétrie. Il doit y avoir un accès à l’IV/IO. Si disponible, procéder à un ECG à 12 dérivations sans retarder le traitement.

Puis, la durée du QRS doit être évaluée. Si la durée est étroite (≤ 0,09 sec), il faut alors procéder à un ECG à 12 dérivations ou surveiller le rythme cardiaque.

La tachycardie sinusale est suspectée si : elle est cohérente avec la cause connue ; il y a des antécédents compatibles, une PR constante mais une R-R variable, et les ondes P sont normales ou présentes. Chez les enfants, la fréquence est généralement supérieure à 180/min et chez les nourrissons, elle est généralement supérieure à 220/min. Si une tachycardie sinusale est présente, il faut en trouver la cause puis initier un traitement.

La tachycardie supraventriculaire est suspectée si : il y a des antécédents de changements brusques de fréquence ou des antécédents compatibles (non spécifiques, vagues) ; une FC non variable ; les ondes P sont absentes ou anormales ; pour les enfants, la fréquence est habituellement ≥ 180/min et pour les nourrissons, la fréquence est généralement ≥ 220/min. S’il s’agit d’une tachycardie supraventriculaire, des manœuvres vagales doivent être envisagées sans délai. L’adénosine doit être administrée en présence d’un accès à l’IV/IO. Cependant, si l’adénosine s’avère inefficace ou s’il n’y a pas d’accès à l’IV/IO, une cadioversion synchronisée doit être envisagée.

Si la durée du QRS est large (> 0,09 sec), on soupçonne une tachycardie ventriculaire, qui peut être causée par un compromis cardiopulmonaire. Si c’est la raison, il y aura des symptômes de choc, d’hypotension et de changement aigu de l’état mental. Dans ce cas, une cardioversion synchronisée doit être envisagée. Cependant, si le QRS est monomorphe et que le rythme cardiaque est régulier, l’adénosine peut être envisagée.

Par la suite, il faut consulter un expert et envisager l’amiodarone ou la procaïnamide.

Détails de la posologie à administrer :

Pour la cardioversion synchronisée (choc à basse énergie) : on peut commencer avec 0,5-1,0 J/kg et augmenter jusqu’à 2 J/kg si la dose initiale est jugée inefficace. Une sédation peut être fournie mais sans retarder la cardioversion.

Pour le dosage de l’adénosine IV/IO : on peut commencer par un bolus rapide de 0,1 mg/kg et augmenter jusqu’à un maximum de 6 mg/kg. Cette dose doit être suivie d’un second bolus de 0,2 mg/kg et augmentée jusqu’à un maximum de 12 mg/kg.

Dosage de procaïnamide IV/IO : sur une durée de 30-60 min, administrer 15 mg/kg.

Dosage d’amiodarone IV/IO : sur une durée de 20-60 min, administrer 5 mg/kg. Cependant, le procaïnamide et l’amiodarone ne doivent pas être systématiquement administrés ensemble.

#11 : Soins post-réanimation PALS

L’algorithme PALS de gestion du choc après un ROSC décrit les étapes de l’évaluation et des soins après un arrêt cardiaque.

Selon l’état d’hydratation et l’état clinique du patient, la composition et le débit de l’administration de liquide intraveineux peuvent être ajustés après la stabilisation initiale.

Dans le cas des nourrissons, généralement une perfusion continue de solution contenant du dextrose peut être fournie. Pour les enfants gravement malades, les solutions hypotoniques doivent être évitées. Pour tous les patients, des solutions isotoniques, telles que du Ringer lacté avec ou sans dextrose ou du sérum physiologique (NaCl 0,9%), peuvent être fournies en fonction de l’état clinique de l’enfant.

Écrit par Sarah Gehrke, MSN, RN le 29 mars 2017

Sarah a occupé divers rôles au Coffee Medical Center, notamment celui d’infirmière, de directrice de l’éducation et de directrice de l’assurance qualité.

Dernière révision et mise à jour par Amanda Spier, RN, BSN le 14 mars 2018

Amanda Spier est une infirmière responsable dans le service des urgences d’un hôpital régional.

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