AmphibiaWeb – Rana sylvatica

Description
Les adultes mesurent de 37 à 83 mm de long, et les femelles sont plus grandes. Des plis dorsolatéraux proéminents s’étendent du bourrelet jusqu’à proximité de l’évent. Le bord latéral de chaque pli est plus foncé que le bord médian. Le dos lisse à modérément rugueux présente souvent de courts plis entre les plis dorsolatéraux. Les orteils sont palmés, avec deux ou trois phalanges du quatrième orteil libres de la toile. La coloration dorsale peut être grise, bronzée ou brun rougeâtre vif, et peut être cuivrée ou dorée chez certains individus. Les femelles sont généralement plus rougeâtres. Des marques noires ou brun foncé peuvent être présentes sur le dos et les côtés, et de nombreux spécimens du nord et de l’ouest ont une ligne blanche médiane. Un masque brun foncé ou noirâtre bien visible s’étend du museau jusqu’à juste derrière le tympan. Le venter blanc est parfois sombrement tacheté sur la gorge et la poitrine, et est lisse à l’exception d’une région granuleuse sous les cuisses. Il y a également une marque foncée proéminente dans la région pectorale. Le tympan est plus petit que l’œil. Les mâles ont des sacs vocaux jumelés, des pattes avant robustes, et un « pouce » et une sangle élargie entre les orteils pendant la saison de reproduction.

Distribution et habitat

Distribution par pays à partir de la base de données d’AmphibiaWeb : Canada, États-Unis

Distribution par province canadienne d’après la base de données d’AmphibiaWeb : Alberta, Colombie-Britannique, Manitoba, Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve et Labrador, Nouvelle-Écosse, Territoires du Nord-Ouest, Nunavut, Ontario, Île-du-Prince-Édouard, Québec, Saskatchewan, Yukon

Voir la carte de distribution dans BerkeleyMapper.

R. sylvatica est le seul tétrapode à sang froid connu au nord du cercle arctique dans l’hémisphère occidental. On le trouve sur la majeure partie de l’Alaska et du Canada et sur la partie nord-est des États-Unis. Sa limite septentrionale se situe le long de la limite forestière de l’Alaska au Labrador. Son aire de répartition s’étend vers le sud sur la côte jusqu’au Maryland et dans les Appalaches jusqu’au nord de la Géorgie et au nord-est du Tennessee. La limite sud de l’aire de répartition passe au nord par le sud de l’Illinois et le coin nord-est du Dakota du Sud, la moitié nord-est du Dakota du Nord, le nord de l’Idoah et à l’ouest du Canada jusqu’à la côte du Pacifique. On trouve des populations isolées dans le sud-est du Wyoming et le nord du Colorado, dans l’est du Kansas, dans les monts Ozark de l’Arkansas et du Missouri, et peut-être dans des régions situées au nord de la limite des arbres arctiques.

C’est une espèce terrestre, que l’on trouve souvent dans ou près des zones boisées humides, parfois à des distances considérables de l’eau libre.

Histoire de vie, abondance, activité et comportements particuliers
Rana sylvatica est bien connu pour hiberner et geler pendant les hivers. On sait que l’équilibre azoté joue un rôle dans l’osmorégulation, la cryoprotection et l’inhibition métabolique chez les amphibiens. Chez certains vertébrés, les bactéries intestinales aident à cet équilibre en produisant de l’uréase, une enzyme qui décompose l’urée. Cependant, jusqu’en 2018, on ignorait si les bactéries intestinales jouaient un rôle dans le recyclage de l’azote chez les amphibiens. Wiebler et al. (2018) ont étudié le rôle des microbiomes de l’intestin postérieur chez Rana sylvatica, connu pour stocker l’urée pendant son hibernation, en comparant l’activité de l’uréase et la communauté microbienne chez les mâles en hibernation avec les mâles actifs et en augmentant artificiellement la concentration d’urée dans le flux sanguin. Ils ont constaté que si les grenouilles actives ont une plus grande concentration de bactéries dans leur intestin postérieur, les grenouilles en hibernation ont une plus grande diversité de bactéries qui produisent de l’uréase, et ont une plus grande activité uréasique. En outre, l’augmentation de la concentration d’urée dans la circulation sanguine accroît l’activité uréasique des bactéries. Ils ont, ainsi, fourni le premier rapport de recyclage de l’azote par les bactéries de l’intestin postérieur chez les amphibiens.

Cette espèce a été présentée comme la nouvelle de la semaine le 14 janvier 2019:

Les activités humaines, allant de la circulation automobile à l’industrie, font du monde un endroit de plus en plus bruyant à vivre ; deux études récentes montrent que les grenouilles ont trouvé des moyens de faire face au paysage sonore humain. Tennessen et al. (2018) ont étudié les grenouilles des bois (Rana sylvatica) dans le nord-est des États-Unis où le bruit de la circulation automobile est physiologiquement stressant pour les têtards récemment métamorphosés, ce qui a un impact négatif sur la santé des grenouilles. Cependant, ces chercheurs ont constaté que les grenouilles des bois des populations vivant près du bruit humain ont rapidement évolué pour ne plus être stressées par les environnements humains bruyants. Au Panama, les prédateurs comme les chauves-souris et les moucherons évitent les zones urbaines bruyantes car ils dépendent des sons pour chasser. Halfwerk et ses collègues (2018) ont découvert que les grenouilles túngara mâles (Engystomops pustulosus) des habitats urbains peuvent ajuster leurs cris de manière flexible. Les túngara mâles vivant en milieu urbain créent des cris plus voyants, qui sont plus attrayants pour les femelles. Lorsque ces mâles urbains sont placés dans la forêt, ils ajustent leurs cris pour être moins voyants et donc moins évidents pour les prédateurs. Les grenouilles túngara mâles des forêts sont incapables d’ajuster leurs cris de manière flexible si elles sont placées en ville. Ensemble, ces études montrent que certaines espèces de grenouilles peuvent évoluer rapidement pour faire face à des environnements humains bruyants alors que d’autres peuvent ajuster leurs comportements en conséquence (Écrit par Max Lambert).

Écrit par Franziska Sandmeier (franturtle AT yahoo.com), UC Berkeley
Première soumission 2001-02-21
Éditée par Arie van der Meijden (28/2/2001) Ann T. Chang (2019-01-16)
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