Histoire des Jeux olympiques d’hiver
La première compétition internationale organisée impliquant des sports d’hiver a été introduite cinq ans seulement après la naissance des Jeux olympiques modernes en 1896. Cette compétition, les Jeux nordiques, n’incluait que les athlètes des pays scandinaves et se tenait tous les quatre ans en Suède, à partir de 1901. Le patinage artistique a été inclus dans les Jeux olympiques pour la première fois lors des Jeux d’été de 1908 à Londres, bien que la compétition de patinage n’ait pas eu lieu avant le mois d’octobre, soit environ trois mois après la fin des autres épreuves. Le grand Ulrich Salchow (Suède) a remporté la première médaille d’or olympique décernée pour le patinage artistique masculin. La patineuse britannique Madge Cave Syers remporte le premier titre féminin et gagne le bronze en couple avec son mari, Edgar Syers. Anna Hübler et Heinrich Burger, d’Allemagne, remportent la médaille d’or en couple.
En 1911, le comte Eugenio Brunetta d’Usseaux, membre italien du Comité international olympique (CIO), suggère à la Suède d’inclure les sports d’hiver dans les Jeux olympiques de 1912 à Stockholm ou d’organiser des Jeux olympiques d’hiver distincts la même année. La Suède, craignant qu’une telle initiative ne compromette les Jeux nordiques, refuse. L’Allemagne soutient le projet d’organiser une compétition d’épreuves d’hiver au début de 1916 dans le cadre des Jeux de la VIe Olympiade prévus à Berlin plus tard dans l’année. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914 a entraîné l’annulation des Jeux olympiques de Berlin et rendu la question des Jeux d’hiver discutable.
Au cours des Jeux olympiques de 1920 à Anvers, en Belgique, les athlètes se sont disputés des médailles en patinage artistique et en hockey sur glace, malgré les protestations persistantes des pays scandinaves. Les nations nordiques dominent les épreuves de patinage artistique. Les patineurs suédois Magda Julin et Gillis Grafström remportent respectivement les compétitions de patinage en simple chez les femmes et chez les hommes, tandis que les Finlandais Ludovika Jakobsson et Walter Jakobsson s’imposent en couple. Une autre patineuse suédoise, Svea Norén, a remporté l’argent en simple féminin, tandis que les Norvégiens ont remporté l’argent chez les hommes et en couple, ainsi que le bronze en simple masculin. Seules l’équipe britannique et l’Américaine Theresa Weld, qui ont remporté les médailles de bronze en couple et en simple féminin respectivement, ont empêché le balayage scandinave. Le Canada s’empare de la médaille d’or en hockey sur glace, les États-Unis remportant l’argent et la Tchécoslovaquie terminant avec le bronze.
Deux ans plus tard, un accord est conclu pour célébrer une semaine internationale des sports d’hiver sanctionnée par le CIO. Elle s’est tenue à Chamonix, en France, du 25 janvier au 4 février 1924, et a connu un énorme succès. La Norvège arrive en tête du classement des médailles avec un total de 17, et les pays scandinaves, qui ont remporté au total 28 des 43 médailles décernées, abandonnent leurs objections précédentes. L’année suivante, le CIO modifie sa charte pour créer des Jeux olympiques d’hiver distincts. Les Jeux organisés à Saint-Moritz, en Suisse, en 1928, ont été officiellement désignés comme les deuxièmes Jeux olympiques d’hiver.
À partir de 1928, les Jeux d’hiver ont été organisés tous les quatre ans dans la même année civile que les Jeux d’été. En 1986, les responsables du CIO, en réponse aux préoccupations relatives à l’augmentation des coûts et aux complications logistiques des Jeux olympiques, ont voté pour modifier le calendrier. Deux ans seulement séparent les Jeux olympiques d’hiver de 1992 à Albertville, en France, et les Jeux de 1994 à Lillehammer, en Norvège. Par la suite, les Jeux d’hiver et d’été ont été organisés tous les quatre ans, en alternance les années paires.