Diarchie

Diarchies actuellesEdit

AndorreEdit

Articles principaux : Gouvernement d’Andorre et Liste des coprinces d’Andorre

Andorre est une coprincipauté parlementaire. Ses princes sont (de droit) le président français et l’évêque d’Urgell en Catalogne, en Espagne. Depuis 1962, le président français est élu au suffrage universel sur le territoire français. L’évêque du diocèse d’Urgell est nommé par le pape catholique romain.

BhoutanEdit

Articles principaux : Gouvernement du Bhoutan et Liste des rois du Bhoutan

La Constitution de 2008 affirme l’attachement du Bhoutan à un double gouvernement traditionnel partageant le pouvoir entre le Druk Gyalpo (« roi ») et les autorités religieuses bouddhistes dirigées par le Je Khenpo. Dans la pratique, cependant, les chefs religieux fonctionnent davantage comme des conseillers des rois que comme des corulers.

Irlande du NordEdit

Selon les termes de l’accord du Vendredi saint de 1998 destiné à mettre fin au conflit en Irlande du Nord, le premier ministre et le vice-premier ministre font office de chefs conjoints de l’exécutif de la région. Les deux postes exercent des pouvoirs exécutifs identiques ; toutefois, ils ne sont pas chefs d’État.

Saint-MarinÉditer

Articles principaux : Gouvernement de Saint-Marin et Liste des capitaines Régent de Saint-Marin

Les capitaines régents (italien : Capitani Reggenti) de Saint-Marin sont élus tous les six mois par le parlement marinois, le Grand et le Conseil général. Ils servent de chefs d’État et de gouvernement et sont normalement choisis parmi les partis opposés.

IsraëlEdit

Après la crise politique de 2019-2020, la loi fondamentale du gouvernement d’Israël a subi un changement majeur. Un système de deux premiers ministres, qui peuvent être nommés en même temps par la Knesset, a été établi.

Selon la nouvelle méthode, il existe un « premier ministre suppléant » en plus du principal et déclaré. Après la moitié du mandat du gouvernement, les deux premiers ministres changent de poste et de statut.

Toutefois, pendant le mandat, les rôles et les devoirs du gouvernement sont répartis entre les deux premiers ministres et chacun d’eux a le droit de nommer et de révoquer les ministres sans l’interférence de l’autre.

Diarchies historiquesModification

SparteModification

Article principal : Liste des rois spartiates

La fonction de roi dans l’ancienne Sparte était divisée entre deux rois issus de dynasties distinctes, chacun détenant un droit de veto sur les actions de l’autre.

République romaineEdit

Articles principaux : Liste des consuls romains et Duumviri

Après le renversement de la monarchie romaine, les Romains ont établi une République romaine oligarchique qui divisait le pouvoir exécutif suprême (latin : imperium) entre deux consuls, tous deux élus chaque année et détenant chacun un droit de veto sur les actions de l’autre.

Les duumviri historiques n’étaient pas des souverains mais des magistrats, exerçant diverses fonctions judiciaires, religieuses ou publiques.

HongrieEdit

Les Hongrois possédaient à l’origine un système de double royauté, l’autorité religieuse étant dévolue au kende et l’autorité militaire au chef de guerre (gyula). On pense que lorsque le kende Kurszán a été tué vers 904, peu après l’arrivée des Hongrois en Pannonie, son rôle a été usurpé par le chef de guerre Árpád, établissant ainsi la monarchie hongroise. On ne sait pas avec certitude si Árpád était à l’origine le kende ou le gyula.

Europe médiévaleEdit

Article principal : Paréage

Un paréage était un traité féodal reconnaissant le « pied d’égalité » (latin : pari passu) de deux souverains sur un territoire. Le plus célèbre de ces arrangements est le traité de 1278 qui a établi l’Andorre moderne. Parmi les autres, citons Maastricht, qui était partagé par le duc de Brabant et le prince-évêque de Liège. Après l’établissement de la République néerlandaise, elle est devenue un condominium de Liège et des Provinces-Unies, qui l’ont administrée par l’intermédiaire des États généraux des Pays-Bas jusqu’en 1794.

JaponEdit

Pendant le shogunat du Japon, l’empereur était théoriquement un seigneur suprême spirituel et temporel qui déléguait l’autorité du règne conjoint au shōgun. Dans la pratique, le pouvoir des shōguns était si complet qu’ils sont généralement considérés comme des monarques de facto plutôt que comme des vice-rois ou des corulers.

TibetÉdit

Articles principaux : Double système de gouvernement tibétain et Liste des dalaï-lamas

Entre 1642 et 1751, le pouvoir politique au Tibet était partagé entre les 5e, 6e et 7e dalaï-lamas qui dirigeaient la religion d’État bouddhiste du royaume et divers souverains laïques connus sous le nom de desis. Le pouvoir croissant des desis amena le 7e Dalaï Lama à abolir le poste et à le remplacer par un conseil appelé Kashag, ce qui lui permit de consolider son autorité sur le royaume. Un système similaire est apparu au Bhoutan, le gouverneur Wangchuck (penlop) de Trongsa devenant le Druk Desi et le Druk Gyalpo en 1907. Contrairement au Tibet, la dynastie a fini par consolider son pouvoir et règne désormais en tant que rois du Bhoutan.

CanadaEdit

Articles principaux : Gouvernement de la province du Canada et Liste des premiers ministres conjoints de la province du Canada

La province coloniale du Canada était habituellement gouvernée par deux premiers ministres conjoints de 1841 à 1867. Habituellement, l’un était choisi dans le Canada-Ouest anglophone et l’autre dans le Canada-Est francophone.

RussieEdit

Articles principaux : Révolution de février, Révolution d’octobre et Double pouvoir en Russie

Entre la Révolution de février en mars 1917 et la Révolution d’octobre en novembre, le pouvoir politique en Russie était divisé entre le Gouvernement provisoire russe et le Soviet de Petrograd, une condition décrite par Vladimir Lénine comme « Double pouvoir ». Il a élaboré la situation en une doctrine du double pouvoir, selon laquelle les communistes collaboraient avec les formes de gouvernement bourgeoises existantes, puis les supplantaient.

IndeEdit

Nommé secrétaire aux Indes du ministère Lloyd George, Edwin Samuel Montagu a fait la « Grande Déclaration » le 20 août 1917, selon laquelle la politique britannique serait désormais « l’association croissante des Indiens dans toutes les branches de l’administration et le développement graduel d’institutions autonomes ». Montagu et le vicomte Chelmsford, le gouverneur général de l’Inde, ont ensuite effectué une vaste tournée du sous-continent en 1917 et 1918. Les recommandations du rapport Montague-Chelmsford constituent la base de la loi de 1919 sur le gouvernement de l’Inde qui établit la « dyarchie » en Inde britannique.

En vertu de cette loi, l’exécutif devait être dirigé par un gouverneur nommé par le secrétaire d’État, qui pouvait consulter le gouverneur général. Le gouverneur était responsable devant le secrétaire d’État des actes d’omission et de commission. Il devait maintenir l’ordre public dans la province et veiller au bon fonctionnement de l’administration provinciale. En ce qui concerne les sujets transférés, il devait être assisté par ses ministres alors que les sujets réservés devaient être administrés par le gouverneur général et son conseil exécutif.

Les membres du conseil exécutif devaient être nommés par le secrétaire d’État et étaient responsables devant lui en toutes matières. Il y avait certaines questions qu’il devait administrer à sa propre discrétion, dans lesquelles il était responsable devant le secrétaire d’État. Chaque conseiller devait rester en fonction pour une période de quatre ans. Leurs salaires et conditions de service n’étaient pas soumis au vote de la législature provinciale. Toutes les décisions du conseil devaient être prises à la majorité des voix, le gouverneur pouvant briser les égalités.

SamoaEdit

Article principal : Politique des Samoa

Lors de la création de l’État moderne des Samoa en 1962, le pouvoir était partagé entre les deux chefs Malietoa Tanumafili II et Tupua Tamasese Meaʻole. Meaʻole meurt l’année suivante, après quoi le pays fonctionne comme une monarchie jusqu’à la mort de Tanumafili et comme une république par la suite.

BolivieEdit

Article principal : Histoire de la Bolivie (1964-1982)

A la suite d’un coup d’État en 1964, l’ancien vice-président René Barrientos accède au pouvoir en tant que président de la junte militaire. L’année suivante, face au mécontentement des loyalistes du général Alfredo Ovando Candía, Barrientos promulgue la coprésidence entre lui-même et Ovando Candía. Les deux hommes gouvernent en tant que double président jusqu’en 1966, date à laquelle Barrientos démissionne pour se présenter aux élections générales de cette année-là.

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