Exemple de résumé 1. Nous allons résumer le texte suivant en suivant les étapes indiquées dans un article précédent.
Etape 1 : lecture
D’abord, une lecture attentive et silencieuse. Ou deux, ou autant qu’il en faut pour bien comprendre le texte.
EXEMPLE RÉSUMÉ : « MENDIGOS »
Certaines mairies espagnoles appliquent une mesure pour mettre fin à la mendicité, qui consiste à infliger une amende de plusieurs centaines d’euros à ceux qui la pratiquent. L’amende peut aller jusqu’à 500 euros.
Je pense que c’est une très bonne décision, car les mendiants ne respectent pas assez les autres citoyens. Ils nous accablent.
Dans la place où je vis, il y a quelques personnes de ce type. Et nous, simples Madrilènes, sommes trop souvent dérangés par eux. Ils se promènent sales et parfois menteurs, car ils disent que c’est pour la nourriture et le dépensent en tetrabriks de mauvais vin dont ils ne mettent pas toujours les récipients dans les poubelles quand ils sont vides.
Mais cette mesure juste et charitable a quelques inconvénients. Apparemment, les mendiants n’ont pas d’adresse fixe à laquelle l’avis d’amende doit être envoyé. Il n’y a pas de moyen sûr de les obliger à faire face à la punition. Et, astucieusement, ils n’ont souvent pas assez d’argent liquide sur eux pour faire face à leur responsabilité. Ils accumulent les amendes impayées comme de nombreux conducteurs pris à 200 à l’heure sur une autoroute.
C’est sans doute pour cela que certains conseils municipaux (il fallait bien que j’écrive ce mot un jour !) font marche arrière. Conseil municipal de Barcelone, entre autres. Si les maires qui ont essayé d’éradiquer la mendicité de cette manière lisaient un peu d’histoire, ils sauraient que le marquis de Tamarón lui-même, qui était le gouverneur franquiste de Madrid en 1941, a dû cesser de donner des amendes aux survivants boiteux et meurtris de l’armée républicaine, qui mendiaient de la nourriture dans la rue, pour cette raison, parce qu’ils ne payaient pas.
Mais nous devons penser à une alternative. Il est intolérable qu’il y ait tant de gens qui exhibent la misère avec tant d’impudence.
Salissants, ivrognes et mauvais payeurs.
Jorge M. Reverte, El País
Étape 2 : le soulignement
Une fois lu, le sujet (de quoi ou de qui parle-t-il ?) est clair grâce au titre et à la mention dans chaque paragraphe de ce mot ou de son dérivé : mendiants / mendiantes. Les deux substantifs apparaissent dans les sept paragraphes, ce qui contribue à la cohérence du texte. Dans cinq paragraphes, l’un ou l’autre terme est présent de manière directe et dans d’autres par ellipse : dans le troisième paragraphe, en disant « van sucios », « los mendigos » est omis comme sujet, et dans le dernier paragraphe, qui ne comporte que cinq mots (il reste comme une déclaration non verbeuse formée de trois adjectifs, mais si nous le transformons en une phrase, il serait facile de détecter le sujet : « Los mendigos son sucios, borrachos y malos pagadores »).
Lors d’une deuxième ou troisième lecture, nous allons paragraphe par paragraphe, phrase par phrase, en demandant spécifiquement de quoi il s’agit et ce qu’il dit de ce dont il s’agit.
Certaines mairies espagnoles appliquent une mesure pour mettre fin à la mendicité, qui consiste à infliger une amende de plusieurs centaines d’euros à ceux qui la pratiquent. L’amende peut aller jusqu’à 500 euros.
Je pense que c’est une décision très appropriée, car les mendiants ne respectent pas assez les autres citoyens.
Dans la place où je vis, il y a quelques personnes de ce type. Et nous, simples Madrilènes, sommes trop souvent dérangés par eux. Ils se promènent sales et parfois menteurs, car ils disent que c’est pour la nourriture et le dépensent en tetrabriks de mauvais vin dont ils ne mettent pas toujours les récipients dans les poubelles quand ils sont vides.
Mais cette mesure juste et charitable a quelques inconvénients. Apparemment, les mendiants n’ont pas d’adresse fixe à laquelle envoyer l’avis d’amende. Il n’y a pas de moyen sûr de les obliger à faire face à la punition. Et, astucieusement, ils n’ont souvent pas assez d’argent liquide sur eux pour faire face à leur responsabilité. Ils accumulent les amendes impayées comme de nombreux conducteurs pris à 200 à l’heure sur une autoroute.
C’est sans doute pour cela que certains conseils municipaux (il fallait bien que j’écrive ce mot un jour !) font marche arrière. Conseil municipal de Barcelone, entre autres. Si les maires qui ont essayé d’éradiquer la mendicité de cette manière lisaient un peu d’histoire, ils sauraient que le marquis de Tamarón lui-même, qui était le gouverneur franquiste de Madrid en 1941, a dû cesser de donner des amendes aux survivants boiteux et meurtris de l’armée républicaine, qui mendiaient de la nourriture dans la rue, pour cette raison, parce qu’ils ne payaient pas.
Mais nous devons penser à une alternative. Il est intolérable qu’il y ait tant de gens qui exposent leur misère avec tant d’impudence.
Saleté, ivrognerie et mauvais payeurs.
Etape 3 : exposer les idées
Après, dans cet exemple de résumé, il y a l’exposé du contenu. Ici, les idées peuvent simplement être laissées dans les marges du texte ou, idéalement, elles peuvent être formulées dans un schéma dans votre cahier ou sous le texte.
N’oubliez pas que le plan du contenu ou la structure interne doit résumer les idées essentielles. Nous utiliserons deux structures de base:
-
- sujet + verbe + compléments (énoncé de la phrase)
- nom + complément du nom (il peut s’agir d’un ou de plusieurs)
Schéma du contenu 1
Paragraphe 1 : Plusieurs mairies espagnoles infligent des amendes aux mendiants
Paragraphe 2 : opinion négative de l’auteur sur les mendiants. Manque de respect et harcèlement des citoyens.
Paragraphe 3 : Les mendiants sont ennuyeux, sales et ivres.
Paragraphe 4 : Inconvénients de la sanction : pas de domicile fixe, pas d’argent.
Paragraphe 5 : Certains conseils locaux font marche arrière. Exemple similaire pendant le franquisme.
Paragraphe 6 : Nécessité de prendre quelques mesures pour éradiquer la mendicité.
Paragraphe 7 : Insistance sur les aspects des mendiants : saleté, alcoolisme, pauvreté.
Schéma du contenu 2:
Introduction, développement, conclusion
- Certains conseils municipaux infligent des amendes aux mendiants (paragraphe 1)
- Opinion favorable de l’auteur à l’égard d’une telle mesure (paragraphes 2 et 3).
- Justification : manque de respect et désagrément pour les citoyens.
- Exemple tiré de l’expérience personnelle : ils sont sales, mentent et s’enivrent.
- Inconvénients de la mesure (paragraphes 4 et 5) :
- Les mendiants n’ont généralement ni adresse fixe ni argent.
- Conséquence : certaines municipalités n’appliquent pas de sanctions.
- Il faut trouver une solution pour éradiquer la mendicité (6 et 7).
- Insistance sur la nécessité d’éliminer la mendicité : saleté, alcoolisme, non-respect des amendes.
Étape 4 : ÉCRITURE DU RÉSUMÉ
À partir du soulignement et du schéma (annotations dans la marge, comme dans la structure ou le schéma 1, ou formellement sur une feuille ou une page, comme dans la structure ou le schéma 2), on rédige le résumé. Pour ceux-ci, nous devons tenir compte des conseils déjà abordés dans un autre article : contenu pertinent, brièveté, clarté, précision, ordre, bonne cohésion, langage approprié, objectivité.
Enfin, dans cet exemple de résumé, nous appliquons ces conseils et évitons les erreurs abordées dans l’article précédent, de sorte que nous sommes maintenant en mesure de rédiger le résumé. Il ressemblerait à ceci (c’est une possibilité) :
Pourquoi est-ce un bon résumé ?
Parce qu’il présente les caractéristiques suivantes :
- Il n’y a pas d’informations annexes, secondaires, anecdotiques ou superficielles.
- Il est clair, concret, précis (sans généralités ni imprécisions) et cohérent.
- Il est d’une longueur adéquate (environ un tiers à un quart du texte original).
- Il utilise son propre langage (il n’est pas littéral, il ne recopie pas le texte en phrases mais le retravaille personnellement).
- Réagit objectivement (sans jugement de valeur), à la 3e personne et (de préférence) au présent.
- Il y a un seul paragraphe en phrases (au moins trois) qui sont bien cohérentes (un certain connecteur ou nexus comme parce que, bien que, maintenant bien).
- Les phrases sont énonciatives (pas de phrases exclamatives ou interrogatives directes ou indirectes, c’est-à-dire pas de comment, quoi, où…) et leur longueur est adéquate (pas trop longue avec plus de quatre verbes ou cinq verbes).
- En bref, cela montre que vous avez compris le texte et que quelqu’un qui n’a pas lu l’original comprend l’essentiel.
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