Buts et objectifs : Étudier l’implication des infirmières hospitalières dans l’identification et la déclaration des erreurs de médication en Turquie.
Contexte : La sécurité des médicaments est une priorité internationale, et l’identification et la déclaration des erreurs de médication sont essentielles pour la sécurité des patients.
Conception : Une conception d’enquête descriptive conforme aux directives de STROBE a été utilisée.
Méthodes : Les participants étaient 135 infirmières employées dans un hôpital universitaire en Turquie. L’instrument d’enquête comprenait 18 cas types et les répondants ont déterminé si des erreurs avaient été commises et comment elles devaient être signalées. Les statistiques descriptives ont été analysées à l’aide du test du chi-deux et du test exact de Fisher.
Résultats : Le cas type « Patient ayant reçu 10 mg de sulfate de morphine au lieu de 1,0 mg de sulfate de morphine » a été défini comme une erreur de médication par 97% des répondants, tandis que le cas type « Omettre des antibiotiques oraux/IV en raison de la nécessité de sortir le patient pour des radiographies pendant 3 heures » a été défini comme une erreur de médication par seulement 32,1%. Il a été constaté que huit cas types (omettre des antibiotiques, diluer des gouttes de norodol avec du sérum physiologique, donner de l’aspirine en préprandial, injecter du clexane avant une coloscopie, donner un analgésique à la discrétion de l’infirmière, distribuer de la morphine non diluée, préparer de la dobutamine au lieu de la dopamine et administrer une nutrition entérale par voie intraveineuse) ont été évalués comme des erreurs et déclarés, bien qu’il y ait des différences statistiques significatives entre l’identification et la déclaration de ces erreurs.
Conclusion : Les infirmières sont capables d’identifier les erreurs de médication, mais sont réticentes à les déclarer. La peur des conséquences est la principale raison invoquée pour ne pas déclarer les erreurs de médication. Lorsque les erreurs sont déclarées, il est probable que ce soit à des médecins.
Pertinence pour la pratique clinique : Le développement d’une définition communément acceptée d’une erreur de médication, ainsi que des mécanismes de déclaration clairs et robustes, serait une étape positive vers l’augmentation de la sécurité des patients. Le personnel qui signale les erreurs de médication devrait être soutenu, et non puni, et les informations fournies utilisées pour améliorer le système.