Le plus grand dramaturge comique de France

Molière est généralement considéré comme le plus grand dramaturge comique de France et l’auteur de certaines des plus brillantes comédies de toute l’histoire du théâtre.

Son vrai nom était Jean-Baptiste Poquelin, et il est né à Paris en l622, fils d’un tapissier qui a prospéré en rendant ses services à la cour de France. Éduqué chez les Jésuites où il fut classé comme un excellent élève, le jeune Jean-Baptiste refusa de suivre la vocation de son père, flirta avec des études de droit et se joignit à une troupe de comédiens avec laquelle il joua pendant treize ans dans les villes de province de France, souvent dans des sketches de son cru, inspirés de vieilles comédies italiennes et de farces populaires, qu’il s’empressa ensuite, à Paris, de peaufiner et de développer pour en faire les pièces qui nous sont parvenues. C’est au cours de cette première carrière de comédien qu’il adopte le nom de Molière.

En l658, sa troupe vient à Paris et a la chance de se produire devant le roi Louis XIV et sa cour. Ils commencèrent leur spectacle par une courte tragédie poétique de Corneille. La troupe est tellement plus adaptée à la comédie qu’au style tragique et grandiloquent de l’époque que l’accueil est désastreux – jusqu’à ce que Molière présente modestement une farce de son cru, Le Docteur amoureux, et que l’histoire du théâtre soit écrite. Molière et sa troupe (dont il était l’acteur principal, le metteur en scène, le directeur et le dramaturge) furent immédiatement « repris » par la cour et connurent par la suite un succès populaire rapide dans tout le pays.

Pendant les quinze années qui suivirent, jusqu’à sa mort due au surmenage, Molière déversa son grand flot de vingt-sept pièces, y joua, les dirigea et les chorégraphia – car il associa plusieurs de ces pièces à la musique et au ballet pour réaliser une unification de tous les arts théâtraux sous une forme qui ne se poursuivit pas après sa mort mais refleurit dans l’opéra l25 ans plus tard et dans les comédies musicales américaines 300 ans plus tard.
Molière bénéficiait d’un tel soutien royal de la part du roi Louis XIV qu’à plusieurs reprises, lorsque ses pièces étaient créées à la cour, le roi y participait, jouant de petits rôles et dans certains cas, dansant dans les ballets. Le roi était un grand allié (il a même été le parrain du deuxième enfant de Molière), et a protégé Molière et sa troupe de la colère suscitée par leurs portraits cinglants de la société française. Au XIXe siècle, l’historien anglais Lord Morley a fait remarquer que le meilleur titre de gloire durable de Louis XIV était « la protection qu’il accordait à Molière ».

Molière a fait en sorte que la comédie en vienne à rivaliser en importance avec la tragédie dans le théâtre français. Les pièces les plus connues aujourd’hui sont Les jeunes filles affectées (l658), première satire sociale moderne, qui tourne en ridicule les affectations des femmes trop élégantes de la société courtoise de l’époque ; L’école des femmes (l662), suite de L’école des maris, qui eut encore plus de succès que la précédente ; Tartuffe (l664), chef-d’œuvre qui dépeint un hypocrite de façon si vivante que le nom du personnage est devenu synonyme d’hypocrisie dans toutes les langues ; Le Misanthrope (l666), pièce vraiment originale, illustre portrait d’un homme intègre ; Le Docteur malgré lui (l666) ; L’Avare (l668) ; Le Gentilhomme qui voudrait (l67l) ; Les Dames savantes (l672) ; et L’Invalide imaginaire (l673), qui a été présenté par le Festival Shakespeare de l’Utah en 1989, saison inaugurale du Randall L. Jones Theatre.

Ces pièces sont toujours présentées avec une grande fréquence aux États-Unis et dans d’autres pays anglophones, et elles sont aujourd’hui la norme en France, notamment à la Comédie Française, le plus grand théâtre national de la France moderne, qui a été fondé peu après la mort de Molière par la réunion de sa propre compagnie avec deux autres. En l’honneur de l’immense dramaturge, la Comédie-Française est souvent appelée « la maison de Molière ».

L’Invalide imaginaire n’était pas seulement la dernière pièce de Molière, mais un retournement de son burlesque sur lui-même en tant qu’homme qui se sentait vraiment malade, et probablement mourant, mais qui ne pouvait pas être sûr qu’il ne se faisait pas des illusions hypocondriaques sur sa santé. En 1673, lors de sa quatrième représentation dans le rôle-titre de la comédie, Molière prouva qu’il ne s’imaginait pas être malade en tombant dans une convulsion et en mourant plus tard dans la nuit.

Autres pièces de Molière : Le sourd (1658), L’envoûtement de l’amant (1658), Les fatigués (1661), Don Garcia de Navarre (1661), Sur la critique de l’école des épouses (1662), L’impromptu de Versailles (1663), Le Mariage forcé (1664), La Princesse d’Elide (1664), Don Juan (1665), L’Amour est le docteur (1665), La Sicilienne (1667), George Dandin (1668), Amphitryon (1668), Monsieur de Pourceaugnac (1669), Psyché (1671), et Les friponneries de Scapin (1671).

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