Les Misérables sont-ils une histoire vraie ? L’inspiration de la vie réelle derrière le roman épique de Victor Hugo

Les Misérables, déjà adapté en tant que comédie musicale de West End qui a battu tous les records et en tant que film oscarisé, est de retour pour une adaptation de la BBC pleine de stars (et sans chansons).

Le récit épique et tentaculaire trouve son origine dans un roman de 1862 du grand écrivain Victor Hugo, une histoire d’amour, de vengeance et de rédemption sur fond de Paris révolutionnaire sanglant.

Mais quelle part de cette histoire est vraie ? Voici les personnages et les événements du monde réel qui ont inspiré la célèbre œuvre gargantuesque.

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Valjean et Javert – la même personne ?

Bien que les principaux personnages mis en scène dans Les Misérables ne soient pas des personnes réelles, beaucoup sont étroitement inspirés de personnages historiques ou d’événements de la vie même de Hugo.

Par exemple Jean Valjean, le principal protagoniste du livre, aurait été largement inspiré d’Eugène François Vidocq, un ancien détenu réformé qui devint plus tard le premier directeur de l’agence criminelle française Sureté Nationale.

L’un des passages les plus emblématiques du roman, lorsque Valjean sauve un homme coincé sous une lourde charrette, provient de récits de Vidocq (qui, comme le héros des Misérables, était propriétaire d’une usine) faisant exactement la même chose avec l’un de ses ouvriers.

Intriguant, ses exploits plus tard dans la vie ont également inspiré le personnage de l’inspecteur Javert, la némésis de Valjean. Vidocq est également considéré comme l’un des pères de la criminologie moderne.

Plus librement, des moments importants de l’histoire seraient basés sur les propres expériences de Hugo.

Il s’agit notamment du fait que l’auteur a été témoin de l’arrestation par un policier d’un homme qui avait volé une miche de pain en 1829, et que Hugo a apparemment sauvé une prostituée d’une arrestation pour agression en 1841.

Les expériences réelles de l'auteur Victor Hugo ont inspiré de nombreux événements du roman (Getty Images)
Les expériences réelles de l’auteur Victor Hugo ont inspiré de nombreux événements du roman (Getty Images)

Lamarque et la rébellion de Juin

Toutefois, si les personnages individuels ne sont pas directement des figures historiques, le cadre plus large du roman a une base solide dans les faits.

En effet, une grande partie du livre en cinq volumes de Hugo, qui s’étend sur environ 1 500 pages dans la traduction anglaise, utilise explicitement les recherches méticuleuses de l’auteur, sans fournir aucune avancée de l’histoire principale.

Ainsi, les lecteurs ont droit à des digressions longues et approfondies sur tout, des ordres religieux de l’époque à la construction du système d’égouts parisien.

A part cette attention portée aux détails historiques de fond, il y a des références plus explicites à des événements réels dans l’intrigue des Misérables.

Le général Lamarque, dont la mort déclenche l’action des étudiants révolutionnaires qui forme une grande partie des trois derniers volumes du roman, était très proche de la réalité.

Un commandant français distingué pendant les guerres napoléoniennes, dans sa vie ultérieure, il est devenu un critique franc de la monarchie dont la sympathie relative envers les roturiers a fait de lui une figure populaire.

Bien que les personnages n'aient pas existé dans la vie réelle, beaucoup sont basés sur les propres expériences de Hugo (Getty Images)
Bien que les personnages n’aient pas existé dans la vie réelle, beaucoup sont basés sur les propres expériences de Hugo (Getty Images)

Après sa mort le 1er juin 1832 – victime d’une épidémie de choléra qui balaie la France – son cortège funéraire a été réquisitionné par des étudiants protestataires, ce qui a conduit à de violents affrontements avec les troupes gouvernementales.

Bien que le charismatique Enroljas et ses étudiants « Amis de l’ABC » figurant dans Les Misérables, soient fictifs, leur lutte est basée très étroitement sur ces événements, connus sous le nom de rébellion de juin.

Comme dans le roman de Hugo, les révolutionnaires – qui ont pris des mesures après des années de problèmes économiques incitant à une pauvreté dévastatrice dans certaines parties de Paris – ont été complètement écrasés par les forces armées après un soulèvement de deux jours.

L’auteur a lui-même arpenté les rues de la capitale française pendant la révolte, témoin des barricades et des coups de feu qui ont inspiré une grande partie des dernières étapes des Misérables.

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