Abstract
D’avril 1993 à mars 1994, 187 patients victimes d’un accident vasculaire cérébral ischémique ont été enregistrés prospectivement dans la base de données sur les accidents vasculaires cérébraux de l’hôpital de Santa Maria. Les caractéristiques démographiques, les facteurs de risque vasculaire, les symptômes et signes cliniques, les résultats de la tomographie par ordinateur, le mécanisme d’AVC le plus plausible et les territoires vasculaires touchés ont été comparés entre les patients avec et sans nausées ou vomissements par des techniques statistiques univariées et multivariées. Les mêmes comparaisons ont été effectuées dans les sous-groupes de patients présentant un AVC dans le territoire vertébrobasilaire ou carotidien. Ce modèle de régression a été validé dans un second échantillon de 102 patients victimes d’un AVC ischémique enregistrés dans la base de données entre août 1995 et avril 1996. Vingt-deux pour cent des 187 patients ayant subi un AVC ischémique se sont plaints de nausées ou de vomissements dans un intervalle de 12 heures après le début de l’AVC. Les nausées ou les vomissements étaient plus fréquents dans les AVC du territoire vertébrobasilaire (45%) que dans les AVC du territoire carotidien (10%). Dans l’analyse de régression multiple, l’AVC vertébrobasilaire (odds ratio, OR, 3,6), les céphalées (OR 3,1) et les vertiges (OR 3,4) étaient des prédicteurs indépendants significatifs, tandis que dans le sous-groupe de patients ayant subi un AVC vertébrobasilaire, les céphalées (OR 3,0) et les vertiges (OR 2,5) étaient des prédicteurs indépendants significatifs. L’identification de variables indépendantes associées aux nausées ou aux vomissements dans l’accident vasculaire cérébral ischémique permet de détecter les patients à haut risque de vomissement pendant la phase aiguë de l’accident vasculaire cérébral et de postuler son mécanisme physiopathologique possible, à savoir la stimulation du centre du vomissement par des afférences vestibulaires ou trigéminovasculaires.