Le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère dans les larmes | Minions

Nous accueillons favorablement l’article de Loon et al.1 Auparavant, nous avons publié notre découverte du coronavirus du SRAS dans les échantillons recueillis par la nouvelle technique d’irrigation des voies respiratoires supérieures par la conjonctive (CURTI), mais pas dans les écouvillons jumelés du nez et de la gorge, très tôt dans l’évolution de la maladie2. Lors de la conception du CURTI, nous avons tenu compte de la sécurité du personnel médical et de la nécessité de trouver une méthode permettant d’échantillonner les trois portes d’entrée des agents pathogènes des voies respiratoires supérieures, à savoir les yeux, le nez et la bouche. Les résultats de Loon et al complètent notre étude en montrant que le coronavirus du SRAS peut effectivement être trouvé dans les larmes.

Bien que nous soyons d’accord avec leur conclusion selon laquelle la capacité d’isoler le virus au début de l’évolution est importante, nous ne pensons pas que les yeux soient des organes importants qui propagent le virus, si ce n’est aux ophtalmologistes et aux contacts proches imprudents. Par exemple, les yeux ne peuvent pas générer d’aérosol infectieux. Nous pensons plutôt que les yeux sont d’importantes portes d’entrée et qu’ils n’ont pas fait l’objet d’une attention suffisante – en témoigne le personnel médical portant une tenue de protection individuelle complète et des masques N95, mais sans lunettes étanches, et parfois sans protections contre les éclaboussures.

Nous pensons également qu’employer les services d’ophtalmologistes dans le but de recueillir des échantillons de larmes pour le diagnostic du SRAS est difficile à réaliser dans la plupart des environnements médicaux. En revanche, notre méthode de CURTI est entièrement autonome, déployable dans les lieux de quarantaine et évite tout contact inutile entre une source infectieuse et des individus sensibles.

La découverte du CoV du SRAS dans la larme soulève plusieurs autres questions :

  1. Comment le virus se retrouve-t-il dans la larme ? Est-ce le résultat d’une inoculation directe au moment de l’infection dans des cellules épithéliales conjonctivales permissives, par la main ou par aérosol, ou est-ce le résultat de la sécrétion d’une glande lacrymale infectée de façon hématogène ? Les glandes lacrymales ne sont pas très différentes anatomiquement des glandes salivaires. Pourtant, il a été démontré que la salive est un mauvais spécimen pour le diagnostic de laboratoire du SRAS3.

  2. Y avait-il des signes de conjonctivite, de lacrymite ou des signes d’infection du globe ou du sac nasolacrymal ?

  3. Y a-t-il un moyen ou un avantage à prélever le sac nasolacrimal, vers lequel s’écoule la larme, et le système des conduits nasolacrimaux pourrait-il être lui-même une cachette pour le coronavirus du SRAS pendant la période d’incubation ?

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