Un homme de 55 ans a subi en urgence un remplacement de l’aorte ascendante et une réparation de la valve aortique (resuspension de la valve) pour une dissection aortique de type A. Il s’est très bien rétabli après cette intervention. Il s’est très bien rétabli après cette intervention et l’échocardiographie transthoracique (ETT) postopératoire a montré une légère régurgitation de la valve aortique. Un ETT répété 4 semaines plus tard a montré la présence d’une régurgitation valvulaire aortique modérée. Les examens de suivi à six mois ont montré que la réparation de l’aorte ascendante était intacte et que le lambeau de dissection s’étendait à l’artère iliaque commune gauche avec un flux minimal dans la fausse lumière. À ce stade, il n’y avait pas de changement dans le degré de régurgitation aortique. Cependant, un cathétérisme cardiaque a été effectué à 8 mois et a révélé une régurgitation aortique sévère, une pression systolique de l’artère pulmonaire de 51 mmHg et une fonction ventriculaire gauche altérée. On a supposé que l’incapacité progressive de la réparation de la valve aortique à remettre la valve en suspension était la cause probable de la régurgitation aortique importante. Un remplacement de la valve aortique a été envisagé.
Diverses voies de canulation pour le pontage cardio-pulmonaire (CPB) ont été discutées en raison d’une sternotomie antérieure et de la constatation radiographique de la proximité de l’aorte ascendante réparée avec le sternum. Lors de la première opération, on a tenté d’exposer l’artère axillaire droite, mais l’artère n’était pas accessible. La CPB a été établie via l’artère fémorale commune (AFC) droite. La CFA gauche n’était pas une alternative viable en raison du lambeau de dissection qui s’étendait jusqu’à l’artère iliaque commune gauche. Il a donc été décidé de mettre en place une CPB par l’artère carotide commune (CCA) droite. L’ACC droite et la jonction saphéno-fémorale gauche ont été exposées. Une incision longitudinale a été pratiquée le long du bord médial du muscle sterno-cléido-mastoïdien au niveau du cartilage thyroïdien. La veine jugulaire interne (VJI) et l’artère carotide commune (ACC) ont été exposées. Deux frondes ont été passées derrière la CCA pour faciliter le contrôle de l’artère pour les étapes suivantes de la procédure. Une incision cutanée et des préparatifs pour la sternotomie ont été effectués. De l’héparine a été administrée pour maintenir un temps de coagulation activé (ACT) supérieur à 400 secondes. Une fois ce délai atteint, un clamp incurvé a été appliqué à l’artère carotide exposée et une incision longitudinale de 2 cm a été pratiquée. Un greffon en dacron a ensuite été cousu sur cette incision de manière à diriger l’afflux de sang vers l’arc aortique (figure 1). La canule artérielle pour le CPB a été connectée à l’autre extrémité du greffon. La canule veineuse a ensuite été introduite dans la veine fémorale gauche (figure 1) via la jonction saphéno-fémorale gauche en utilisant la technique de Seldinger. La CPB a été instituée avec une surveillance attentive de la tête pour détecter tout signe d’œdème ou d’hémorragie pétéchiale. Le patient a été progressivement refroidi jusqu’à une température centrale de 32°C dans un premier temps puis de 28°C. Une sternotomie a ensuite été pratiquée, suivie de l’exposition du cœur et de l’aorte ascendante. La valve aortique native a été exposée en pratiquant une incision dans la greffe d’interposition précédente sur l’aorte ascendante. La valve aortique a été excisée et remplacée par une valve mécanique de taille 25 mm. L’aortotomie a ensuite été fermée. L’hémostase a été obtenue et le patient a été sevré avec succès de la machine CPB. L’incision de l’ACC a été fermée avec du prolène 4/0, suivie d’une fermeture cutanée. Une fois la canule veineuse retirée, la grande veine saphène a été attachée. En postopératoire, aucune assistance hémodynamique n’a été nécessaire et le patient a été libéré après 6 jours sans aucun signe de déficience neurologique, cardiaque ou rénale.
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