Chère lectrice,
Il n’y a pas de réponse facile, car la jouissance sexuelle varie en fonction du corps de la personne, de ses autres expériences et du type d’excision génitale pratiquée. On estime que 80 millions de femmes dans le monde ont subi une mutilation génitale. L’ablation du clitoris a été pratiquée aux États-Unis dans le passé comme moyen de « guérir » la masturbation et elle est encore pratiquée dans certains cas sur des enfants intersexués – des enfants pour lesquels les médecins ne peuvent pas facilement attribuer un sexe masculin ou féminin sur la base des organes génitaux visibles. En outre, il existe trois formes principales d’ablation des organes génitaux qui sont pratiquées dans le monde entier pour des raisons culturelles ou religieuses variables :
- La circoncision, qui consiste à couper le capuchon clitoridien.
- La clitoridectomie, qui est l’ablation du clitoris lui-même.
- L’infibulation génitale, la pratique la plus invasive, où le clitoris est retiré et les lèvres sont coupées. Ensuite, les deux côtés de la vulve sont grattés à vif et recousus.
Ces procédures sont souvent effectuées sans anesthésie ni instruments stériles. Dans la troisième procédure, une petite ouverture est laissée pour permettre la miction et le flux menstruel. Les points de suture sont retirés lorsque la jeune fille est mariée pour permettre les rapports sexuels, mais les blessures physiques et les infections qui résultent souvent de ces procédures peuvent rendre les rapports sexuels douloureux.
Alors, que signifie tout cela pour l’orgasme ? La façon dont les individus vivent l’orgasme varie. Pour de nombreuses femmes, l’orgasme survient avec la stimulation du clitoris. Il y a plus de terminaisons nerveuses dans le clitoris que dans tout le pénis et la seule fonction du clitoris est le plaisir. L’ablation du clitoris éliminerait les chances d’avoir ce type particulier d’orgasme. Certaines femmes connaissent des orgasmes qui peuvent être le résultat de la stimulation du point G, situé sur la paroi vaginale antérieure. Toutes les femmes ne ressentent pas d’orgasme au niveau du point G et, selon le degré d’ablation, il est possible qu’une femme ne ressente aucun plaisir ou orgasme pendant les rapports sexuels. En plus de l’absence de sensation ou de la douleur physique due à l’incision, une personne peut éprouver de la détresse ou de l’anxiété à l’idée d’avoir des rapports sexuels en raison du traumatisme ou de la peur de la douleur.
D’autres personnes déclarent pouvoir avoir un orgasme à partir d’une stimulation vaginale générale (non spécifique au point G), d’une stimulation labiale, d’une stimulation des mamelons et de rapports anaux. Une grande partie de l’orgasme est également liée à notre imagination et à nos pensées. Ainsi, selon la femme, le type de procédure d’excision, la façon dont les organes génitaux ont guéri et une myriade de facteurs psychologiques et émotionnels, l’orgasme et d’autres formes de plaisir sexuel peuvent être ressentis par une femme qui a subi une excision. Cependant, il est impossible de déterminer la probabilité d’éprouver du plaisir ou un orgasme pour une personne en particulier, car de nombreux facteurs jouent un rôle.