10 faits sur Marie Antoinette

Née Maria Antonia Josepha Johanna, archiduchesse d’Autriche, la femme connue sous le nom de Marie Antoinette est devenue reine de France et de Navarre le 10 mai 1774. Son mariage avec Louis-Auguste visait à instaurer la paix entre l’Autriche et la France après la révolution diplomatique de 1756 et le début de la guerre de Sept Ans. Elle a survécu aux sables politiques mouvants des intrigues de palais et aux bouleversements entre les pays européens, mais n’a pas pu survivre à la révolution qui bouillonnait dans sa propre nation d’adoption. Voici 10 faits sur une femme sur laquelle nous aimons inventer des mythes.

Marie Antoinette n’avait que 14 ans lorsqu’elle a épousé le futur Louis XVI.

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Marie Antoinette est devenue une reine comme un pion, une enfant mariée à 14 ans appariée à un Dauphin de 15 ans pour sceller l’union entre deux pays jusque-là en désaccord. Le mariage a eu lieu par procuration le 19 avril 1770 à Vienne, le frère de Marie-Antoinette remplaçant le marié ; un mariage cérémoniel a eu lieu le 16 mai au château de Versailles.

Marie-Antoinette voulait monter à cheval mais a monté des ânes à la place.

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Souhaitant se rapprocher de son mari amateur de chasse, Marie-Antoinette cherche à apprendre l’équitation, mais on lui dit (notamment par son escorte en France, le comte de Mercy-Argenteau) que c’est beaucoup trop dangereux. Heureusement, l’équitation à dos d’âne est jugée acceptable, et la cour cherche donc des ânes calmes et agréables à monter pour Marie-Antoinette. Elle devint si amoureuse de ses randonnées dans les bois accompagnées d’ânes qu’elle organisait des processions dans la forêt jusqu’à trois fois par semaine avec des badauds rassemblés pour le spectacle.

Marie-Antoinette donnait généreusement aux autres.

La vision historique aplatie de Marie-Antoinette comme un monstre à tête bouffie qui détestait les pauvres masque sa nature généralement gentille et généreuse. Elle a fondé un foyer pour mères célibataires, a rendu visite et donné de la nourriture aux familles pauvres et, pendant la famine de 1787, a vendu les couverts royaux pour acheter du grain pour les personnes dans le besoin. Sa générosité n’était pas uniquement institutionnelle. Une histoire la montre sautant rapidement au secours d’un vigneron heurté par sa voiture, payant ses soins médicaux et soutenant la famille jusqu’à ce qu’il soit capable de travailler à nouveau.

Les dépenses de Marie-Antoinette n’étaient pas la cause principale de la Révolution française.

Jean-Baptiste André Gautier-Dagoty, Domaine public, Wikimedia Commons

Il est facile de voir Marie-Antoinette et toute la cour de Louis XVI comme profondément déconnectés du peuple de la France du 18ème siècle parce qu’ils ont continué une tradition somptueuse de la royauté face à une dette écrasante et un sordide rampant. Cependant, l’idée que les caprices dispendieux de Marie-Antoinette étaient à blâmer pour les malheurs économiques du pays est un mythe.

Lorsque le couple est monté sur le trône, le pays était déjà en grande difficulté financière, et les politiques monétaires de Louis XVI ont échoué alors qu’il envoyait des sommes massives pour soutenir la Révolution américaine. La propagande de l’époque qui visait généralement les maîtresses du roi s’adresse à Marie-Antoinette (puisque Louis XVI n’avait pas de maîtresses), et les presses populistes la dépeignent comme étant encore plus extravagante qu’elle ne l’était.

Marie-Antoinette n’a jamais dit « laissez-les manger du gâteau. »

La propagande anti-royale de l’époque était si efficace que nous y croyons encore aujourd’hui, notamment l’idée que la réponse de Marie-Antoinette à la détresse des Français qui ne pouvaient pas se payer du pain était « Qu’ils mangent du gâteau ». La prochaine fois qu’un ami aborde ce sujet lors d’une fête (ça arrive tout le temps, non ?), vous pouvez parier tout l’argent de votre poche que ce n’est pas vrai. Ou, du moins, qu’il n’y a aucune trace qu’elle l’ait jamais dit. D’un autre côté, les histoires de royaux inconscients suggérant des pâtisseries plus riches lorsque le pain n’est pas disponible remontent au XVIe siècle, et Jean-Jacques Rousseau a raconté une histoire similaire à propos d’une « grande princesse » dans les Confessions, mais il est douteux qu’il ait fait référence à Marie Antionette, alors adolescente.

Marie Antoinette a fait construire une cour de ferme paysanne à Versailles.

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Marie Antoinette ne peut cependant pas échapper à toutes les accusations d’extravagance. Comme d’autres membres de la famille royale, elle avait des goûts de luxe, mais sa construction d’une réplique d’une cour de ferme paysanne où elle et ses amis pouvaient s’habiller en bergères et jouer aux pauvres fermiers dépassait les bornes. Construit en 1783, Le Petit Hameau ressemblait à une vraie ferme, sauf que l’opulence de l’intérieur de la ferme était digne d’une reine.

Marie Antoinette aimait les enfants.

Adolf Ulrik Wertmüller, Domaine public, Wikimedia Commons

Malgré le fait qu’ils n’aient consommé leur mariage que sept ans plus tard, Marie-Antoinette et Louis XVI ont finalement eu quatre enfants : Marie Thérèse en 1778, le Dauphin Louis Joseph en 1781, Louis Charles en 1785, et Sophie en 1786. Sophie meurt avant son premier anniversaire et Louis Joseph meurt à l’âge de 7 ans (probablement de la tuberculose), mais Marie-Antoinette adopte également plusieurs enfants. Parmi eux, la fille d’une servante décédée, et les trois enfants d’un huissier après sa mort. Lorsque certains loyalistes tentent de la sauver des forces révolutionnaires, elle répond qu’elle « ne pourrait avoir aucun plaisir au monde » si elle abandonnait ses enfants.

Marie Antoinette aurait pu être sauvée de l’exécution.

Après l’exécution de Louis XVI, Marie Antoinette – alors appelée Veuve Capet et prisonnière 280 – est emprisonnée à la Conciergerie. Son ami Alexandre Gonsse de Rougeville lui rendit visite en portant deux œillets, dont l’un cachait un billet lui promettant l’argent d’un pot-de-vin pour l’aider à s’échapper. Il l’a laissé tomber dans sa cellule et soit il a été ramassé par les gardes, soit Marie-Antoinette l’a lu et a griffonné une réponse affirmative qui a ensuite été lue par les gardes. La nuit de la tentative d’évasion, les gardes ont été soudoyés et Marie Antoinette a été descendue pour rencontrer ses sauveurs, mais l’un des gardes a déjoué leur plan bien qu’il ait déjà empoché le pot-de-vin.

Marie Antoinette s’est excusée auprès de son bourreau.

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Pour quelqu’un qui a vécu une vie aussi extraordinaire et somptueuse, les derniers mots de Marie-Antoinette étaient profondément humbles. Alors qu’elle se dirigeait vers la guillotine, l’instrument de mort qui avait été utilisé pour tuer son mari dix mois auparavant, elle a accidentellement marché sur le pied du bourreau et a dit : « Pardonnez-moi, monsieur. Je ne voulais pas le faire. »

Marie Antoinette a été enterrée dans une tombe non marquée, mais n’y est pas restée.

Après son exécution à 12h15 le 16 octobre 1793, le corps de Marie-Antoinette a été déposé dans une fosse commune au cimetière de la Madeleine, qui a été fermé l’année suivante car il avait atteint sa capacité. Sous la Restauration des Bourbons, après la chute de Napoléon, les corps de Marie-Antoinette et de Louis XVI sont exhumés le 18 janvier 1815 et enterrés royalement à la basilique de Saint-Denis quelques jours plus tard. Leurs restes y sont toujours présents, mais la chapelle expiatoire qui leur est dédiée est conçue en 1816 sur le site du cimetière de la Madeleine où ils avaient été précédemment inhumés sans cérémonie.

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