Résumé
PIP : 9 figures constituent le cœur de cet article décrivant et discutant un cas de mort subite, 2 heures après qu’une femme de 30 ans se soit présentée aux urgences d’un hôpital avec des douleurs thoraciques. Elle n’avait pris aucun autre médicament que des contraceptifs oraux (CO) depuis 10 ans. La patiente a été admise dans l’unité de soins coronariens où l’on a constaté une pression artérielle palpable de 94 mm de Hg, une fréquence cardiaque de 128/min et une fréquence respiratoire de 28/min. On a noté une cyanose, les veines jugulaires étaient distendues et il y avait des râles sur les bases pulmonaires bilatéralement ; les bruits cardiaques étaient faibles et un troisième bruit cardiaque était audible. La tension artérielle en oxygène était de 15 mm de Hg, et la tension en dioxyde de carbone était de 42 mm de Hg ; le pH était de 7,2. Une tachycardie ventriculaire s’est développée et une fibrillation ventriculaire a suivi. Le patient a été intubé et bien oxygéné, une compression cardiaque externe a été effectuée, du bicarbonate de sodium, de l’épinéphrine et du calcium ont été administrés, et une défibrillation électrique a été effectuée. Après plusieurs tentatives, cette dernière a permis d’obtenir un rythme idioventriculaire lent sur l’électrocardiogramme, mais ni la tension artérielle ni le pouls n’étaient détectables. Une asystolie s’est ensuite développée, et l’activité cardiaque n’a pas pu être restaurée. Après discussion par un groupe de médecins, les diagnostics anatomiques définitifs sont les suivants : myocardite chronique active non spécifique ; thrombus microvasculaires myocardiques et muraux endocardiques organisateurs et aigus ; microthrombus riches en plaquettes dans le coeur, les poumons et le foie ; congestion et oedème pulmonaires passifs chroniques ; et hépatomégalie congestive (2900 g). Tous ces éléments peuvent être associés à l’utilisation à long terme de CO.